mercredi 22 octobre 2025

🎧 Le monde que j’entends : sons, objets et souvenirs d’un aveugle

Salut à tous, aujourd’hui je vous emmène dans un monde qu’on ne voit pas… mais qu’on entend, qu’on touche, qu’on ressent. Un monde fait de radios, de bruits mécaniques, de voix, de clics, de souvenirs — celui dans lequel je vis sans la vue, mais avec mes oreilles et mes mains. 📻 Les premiers sons de mon enfance Si je dois remonter le plus loin possible dans ma mémoire, je ne saurais pas dire avec certitude quel a été le tout premier son de ma vie. Mais je crois que l’un des premiers dont je me souviens clairement, c’est la radio le matin au petit-déjeuner. Je devais avoir 4 ou 5 ans. On écoutait la Radio Suisse Romande (aujourd’hui RTS). Je ne comprenais pas tout, mais j’entendais : les voix posées, les bruits de vaisselle, l’odeur du café, et cette ambiance sonore qui, déjà, me racontait le monde. 🎙️ Les voix que je reconnaissais entre mille Très vite, certains sons sont devenus des repères : Le jingle des Dicodeurs sur La Première, « Salut les p’tits loups ! » — cette voix d’émission juste avant midi, et d’autres génériques de la radio qu’on entendait tous les jours. Ces sons-là, je ne les voyais pas… mais je les “reconnaissais”, comme un visage pour quelqu’un qui voit. 🎿 Le bruit des montagnes : téléskis, perches et vieilles remontées Le ski, ça fait partie de moi depuis tout petit, même sans voir. Et ça commence par un son, pas une image. J’adorais : le clac-clac de la perche qu’on attrape, le câble qui tend, le moteur qui tourne au loin, le souffle du vent dans le téléski, et le bip de la radio PMR dans l’oreille quand on prépare la descente. Et puis… l’autre face des montagnes. La peur, parfois. Le bruit qui te glace le sang : La motrice des vieilles cabines à La Tzoumaz – Savoleyres. Ce ronflement grave, métallique, qui vibrait dans tout mon corps. À Zermatt aussi, avant les cabines modernes, il y avait des téléphériques Von Roll à 5 places… et la motrice faisait un bruit qui me faisait paniquer. C’était incontrôlable. Oui, j’adorais les remontées — mais certaines me terrifiaient. ⌨️ Des objets que j'aime toucher (et ceux que je n’aime pas) Non, la Perkins n’a jamais été mon objet préféré : trop lourd, trop bruyant, et surtout… ça voulait dire devoirs. 😅 Par contre, j’adorais (et j’adore toujours) : ✔ les touches d’un clavier d’ordinateur, leur clic sec et régulier, ✔ les téléphones fixes à touches… ou même à cadran, ✔ ce clac quand on raccroche le combiné, ✔ le bouton Play d’un lecteur cassette avec son ressort métallique. 🎧 Ce qui me rassure… et ce qui m’angoisse ➡️ Rassurant : Le bruit de la pluie. Paradoxal : ça me faisait parfois peur, mais en même temps… ça me calmait. Un son qui enveloppe, qui tombe partout pareille. ➡️ Angoissant : Les motrices des vieux téléphériques, Les bruits métalliques énormes dans les gares d’arrivée, Les gros moteurs qu’on ne voit pas mais qu’on sent vibrer. 📡 Le son de la radio… et celui de la CB Depuis tout petit, tout ce qui fait du bruit et communique m’a fasciné : radios, cassettes, talkies-walkies, stations FM, puis… CB (citizen band). Je m’y suis mis tard, seulement il y a 3 ans, mais aujourd’hui… C’est un truc que j’adore : tu ne sais jamais sur qui tu vas tomber. Peut-être un gars au coin du village, ou peut-être quelqu’un à 200 km, porté par la propagation. Tu appuies sur le micro, bip, trois coups, et là… une voix sort du vide. Et ça, c’est magique. ⚙️ Les sons d'aujourd’hui : plus propres, mais moins humains Autant j’adore certains sons modernes (VoiceOver, radio numérique, CB…), autant d’autres me laissent froid : les annonces en gare : parfaites, propres… mais sans âme, les alarmes électroniques : efficaces, mais agressives et impersonnelles, les machines modernes trop silencieuses, qui n’ont plus de vie, plus de vibrations. ❤️ Conclusion : je ne vois pas, mais j’entends le monde Je ne vois pas les paysages, les visages ni les couleurs. Mais je vis dans un monde rempli de bruits, de textures, de voix, de cliquetis, de vibrations. Pour moi, un téléski, un clavier ou une CB… ce n’est pas une image. C’est un son, un toucher, une sensation. 🎧 Je n’ai pas de regard. J’ai des oreilles. Et croyez-moi, ça suffit pour se souvenir, pour ressentir… et pour rêver. 💬 Et vous ? Quels sons ont marqué votre enfance ? Y a-t-il un bruit qui vous réconforte ? Ou au contraire, un son qui vous faisait peur ? Dites-le-moi dans les commentaires — j’adore vous lire.

1 commentaire:

  1. Bonjour Max,
    A la lecture de ce partage relatif à ton ressenti, aux premiers sons de ton enfance, les bruits angoissants et ceux plus apaisants, je peux constater qu'avec ou sans la vue, la découverte du monde qui nous entoure reste une aventure pour chaque être humain. Pour le partage, les sons qui ont marqué ma petite enfance, c'est ceux des voitures qui effectuaient des vas et viens sous la terrasse de mon premier lieu d'habitation. En fait un garage avec station-service, au-dessus duquel j'habitais, et dans lequel travaillait mon papa... Il y avait également l'odeur de l'essence. Peu à peu, avec son aide lorsqu'il n'était pas de service, j'ai appris à reconnaître les marques et modèles en fonction des sons. Un bruit réconfortant, ou appaisant, la pluie comme toi. En habitant au bord du Léman, à Nyon, je me rappelle aussi des bruits du lac et du petit port, des mouettes... Assis sur ma terrasse, ou dans ma chambre, tout petit, j'entendais plus que je ne voyais finalement. Bien amicalement. Roberto (Géranium 69)

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