Je m'appelle Maximilien et je suis aveugle de naissance. Ma cécité ne m'empêche pas de vivre pleinement mes passions. Je suis massothérapeute et j'adore le sport : ski alpin, voile, marche, vélo en tandem. Je suis aussi passionné par la radio (CB, PMR 446) et la musique, avec des goûts variés allant du blues au rock'n'roll en passant par la chanson française. À travers ce blog, je partage mes aventures et mes découvertes.
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samedi 13 septembre 2025
🌟 Rêves, cécité et idées reçues : ma vision du monde
Salut à tous,
Aujourd’hui, pas de mer directement au programme, mais on va parler de cécité.
À travers cet article, j’ai envie de partager mon vécu, casser quelques clichés, et peut-être vous donner envie de réagir en commentaires.
Je vous invite à lire jusqu’au bout et à échanger avec moi : vos réactions comptent vraiment ! 💬
💬 Idées reçues sur les aveugles
L’un des clichés que j’entends souvent, c’est que les aveugles seraient forcément pianistes ou musiciens.
Mais il faut se rendre à l’évidence : un aveugle n’est pas forcément musicien, tout comme un musicien n’est pas forcément aveugle.
C’est pareil pour le métier de téléphoniste : on imagine souvent les aveugles derrière un combiné téléphonique… sauf qu’aujourd’hui, ce métier se fait de plus en plus rare.
Oui, j’ai appris à répondre au téléphone, mais ça ne me définit pas.
Beaucoup de gens pensent aussi qu’une personne aveugle ne peut rien faire, à part peut-être jouer un peu de musique.
Moi, j’ai eu la chance d’avoir mes parents à mes côtés, toujours là pour me pousser à avancer et me rappeler que je peux faire bien plus que ce que certains imaginent.
Et même s’il y a toujours des gens qui veulent te faire sentir que tu n’es “rien d’autre qu’un aveugle”, je sais que beaucoup d’entre nous arrivent à se démarquer et à construire leur propre chemin.
🙌 Comment aider… ou pas
Ce qui m’aide vraiment, c’est quand on fait les choses avec moi, pas à ma place.
J’aime qu’on me laisse essayer, apprendre par moi-même, tout en restant pas loin au cas où j’aurais besoin d’un coup de main. C’est comme ça que je progresse et que je gagne en autonomie.
Ce qui me rend dingue, par contre, c’est la surprotection :
ces moments où on essaye de m’empêcher de faire quelque chose “pour mon bien”, alors que je sais très bien ce que je fais.
Ou pire, quand on décide de faire les choses pour moi sans même me montrer comment les faire.
Je préfère échouer en essayant que rester coincé à regarder quelqu’un faire à ma place.
Bon, après, soyons clairs : pour certaines choses comme les démarches administratives ou les mails compliqués, je suis bien content qu’on m’aide directement.
C’est moins stressant et plus efficace. L’important, c’est que ce soit un choix, pas qu’on m’impose de rester spectateur.
🌐 Accessibilité numérique
L’accessibilité numérique, c’est un sujet compliqué.
Ce qui me convient très bien ne sera pas forcément pratique pour quelqu’un d’autre.
Par exemple, je trouve que les applications Apple sont impeccables, fluides et bien pensées.
Même certaines applis très connues, comme Facebook, fonctionnent super bien avec VoiceOver.
Mais il y a aussi des applis qui donnent envie de s’arracher les cheveux.
Instagram, par exemple, est hyper casse-gosses : pour publier une photo, je dois désactiver VoiceOver pour accéder à mes images.
Et le pire, c’est qu’avant, on pouvait le faire sans problème !
Au lieu d’améliorer l’accessibilité, ils ont rendu les choses plus compliquées pour nous.
Ce genre de détail fait une énorme différence entre une appli inclusive et une appli frustrante.
👁️ La cécité expliquée simplement
Beaucoup de gens pensent que “voir noir”, c’est être aveugle.
Mais pour moi, ce n’est pas ça.
Il n’y a pas de noir, pas de lumière, pas de couleurs. Il n’y a rien.
C’est difficile à expliquer, parce que pour quelqu’un qui voit, le “rien” n’existe pas.
Mais c’est exactement ce que je vis chaque jour : je ne vois rien du tout.
Et il faut savoir qu’il existe différents niveaux de cécité.
Certaines personnes perçoivent encore un peu de lumière, des formes ou des couleurs floues.
Moi, non.
La cécité n’est pas identique pour tout le monde, chacun la vit à sa manière.
📱 Les technologies qui changent la vie
Mon iPhone, c’est mon outil numéro un.
Il me permet d’envoyer des messages, de me repérer, d’écouter de la musique, de gérer mes mails… bref, je fais presque tout avec.
Et bien sûr, ma canne blanche reste indispensable pour mes déplacements, même si ce n’est pas numérique.
Depuis quelque temps, je découvre aussi la puissance des intelligences artificielles, comme ChatGPT.
Je l’utilise notamment pour rédiger mes rapports de séances de massothérapie.
Avant, ça me prenait beaucoup de temps et d’énergie.
Maintenant, je dicte mes notes, et ChatGPT les met en forme clairement.
Un vrai gain de temps et de liberté !
🗣️ Conseils pour communiquer
Il n’y a pas de “mode d’emploi” pour parler à une personne aveugle, mais voici quelques règles simples :
Parlez normalement : pas besoin de crier ou de chercher vos mots.
Restez naturel : aucun mot n’est interdit. Vous pouvez dire “regarde” ou “à bientôt” sans souci.
Dans la rue, demandez avant d’aider :
→ La meilleure phrase reste : “Tu veux un coup de main ?”
Posez vos questions : c’est mieux que de rester avec des idées reçues.
Hier, vendredi, j’attendais le bus avec deux jeunes filles.
On a discuté, et elles m’ont demandé :
“Comment tu fais pour trouver le passage piéton ?”
Ma réponse :
“Je vais jusqu’au bord du trottoir, je le longe avec ma canne, et je cherche la partie abaissée. Une fois que je l’ai trouvée, je sais que je peux traverser en sécurité.”
Ce genre d’échange, simple et naturel, est toujours agréable.
🌟 Un message pour les parents
J’ai eu la chance d’avoir une famille qui m’a toujours intégré dans toutes les activités, comme mes deux sœurs.
C’est ce que je conseille aux parents d’un enfant aveugle : faites des choses avec lui, laissez-le explorer et apprendre, même si ça demande des adaptations.
C’est ce que ma famille a fait pour moi, et aujourd’hui, je sais à quel point ça m’a aidé à devenir autonome.
😡 Les phrases qui m’agacent
On m’a déjà dit : “Oh, t’es courageux !” ou “Moi, je pourrais jamais vivre comme toi !”
Je ne l’entends pas souvent, donc ça va, mais c’est quand même agaçant.
Ma réponse est toujours la même :
“On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a… et je le fais plutôt pas mal !”
❤️ Ce qui me rend fier
Ce qui me rend fier, c’est simplement de vivre.
J’aurais pu être paraplégique, tétraplégique, autiste, amputé… et pourtant, je suis là, avec ma vie et mes rêves.
Bien sûr, il y a des choses que j’aimerais voir : la lune, les étoiles, les paysages…
Mais comme ce n’est pas possible, je les ressens autrement, grâce aux sons, aux odeurs et aux sensations.
🌍 Mes rêves pour l’avenir
Beaucoup de mes rêves tournent autour de la mer.
Je ne sais pas pourquoi, mais c’est comme ça.
Travailler sur un vieux gréement, un grand voilier traditionnel où il faut grimper dans les mâts pour aller toucher les voiles.
Vivre dans un phare, pour ce côté mystérieux et pour veiller sur les marins et les bateaux.
Et même si je ne vois pas, ma couleur préférée restera toujours le bleu, la couleur de la mer et du ciel que j’imagine à ma façon.
Et j’ai un rêve peut-être un peu fou :
qu’un jour, les aveugles puissent conduire.
Avec des aides techniques ultra sophistiquées, on ferait les gestes de conduite comme tout le monde, pendant que la technologie garantirait la sécurité.
Certains se moqueront peut-être, mais je l’assume complètement.
Après tout, rêver, c’est gratuit.
💡 Conclusion
La cécité fait partie de ma vie, mais elle ne me définit pas.
Avec un peu d’ouverture d’esprit, de technologie et de respect, on peut rendre ce monde plus accessible et plus humain.
Et qui sait ? Peut-être qu’un jour, mes rêves deviendront réalité. 🌟
Si cet article vous a fait réfléchir, n’hésitez pas à le partager et à me dire en commentaire ce que vous en pensez. Vos réactions comptent beaucoup pour moi !
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