Je m'appelle Maximilien et je suis aveugle de naissance. Ma cécité ne m'empêche pas de vivre pleinement mes passions. Je suis massothérapeute et j'adore le sport : ski alpin, voile, marche, vélo en tandem. Je suis aussi passionné par la radio (CB, PMR 446) et la musique, avec des goûts variés allant du blues au rock'n'roll en passant par la chanson française. À travers ce blog, je partage mes aventures et mes découvertes.
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mercredi 30 avril 2025
Bon vent, Daniel : hommage à mon guide et ami
Bonjour à toutes et à tous,
En cette veille particulière de l'Assemblée Générale du GRSA, j’avais envie, peut-être même besoin, de prendre le temps d’écrire quelques mots sincères et chaleureux à propos d’une personne très importante pour moi, qui a beaucoup compté dans mon parcours personnel, sportif, mais surtout humain. Une personne qui a laissé une trace indélébile dans ma vie, comme dans celle de nombreux autres membres du GRSA et du Centre Pédagogique pour élèves Handicapés de la Vue (CPHV).
Cette personne, c’est mon ami Daniel Huguelet.
Aujourd'hui, à travers ces lignes et quelques souvenirs précieux, j’aimerais lui rendre hommage.
Une rencontre déterminante
Je me souviens parfaitement de notre première rencontre. C’était il y a de nombreuses années déjà, lors d’un camp de ski organisé par le CPHV. Je devais avoir 8 ans à peine, et Daniel, lui, venait tout juste de finir sa formation de guide. C’était en 1991, il y a 33 ans exactement, quand il a décidé de devenir guide pour skieurs aveugles et malvoyants. Autant dire une vie consacrée aux autres.
À l’époque, j’étais tout petit, inexpérimenté, mais Daniel m’avait déjà marqué par sa bienveillance naturelle, son sourire toujours présent, et cette incroyable manière de rassurer avec une simple phrase, un geste précis. C’était déjà lui, ce guide enthousiaste et cet ami chaleureux qu’il allait devenir par la suite.
Des journées mémorables avec la section OJ du GRSA
Les années ont passé, et mon amitié avec Daniel s’est renforcée, nourrie par ces nombreuses journées passées sur les skis. Avec la section jeunesse (OJ) du GRSA, nous avons partagé tant de moments mémorables, tellement de descentes joyeuses où se mêlaient défis sportifs, fou rires, et la joie simple d’être ensemble, entourés de cette beauté majestueuse que seule la montagne sait offrir.
Je revois encore Daniel devant moi sur les pistes, avec cette énergie communicative, son aisance exceptionnelle et son fameux rire que l’on reconnaissait à des kilomètres. Oui, je n’exagère pas : au sommet des pistes, au fond des vallées ou même autour du bar après une bonne journée de ski, il suffisait d'entendre son rire si unique pour savoir que Daniel était là, à proximité, toujours prêt à mettre une ambiance joyeuse.
Daniel, ce bon vivant au grand cœur
Daniel, c’était aussi cet éternel retardataire lors des repas du soir, celui qui débarquait toujours à la dernière minute, encore en tenue de ski, parfois même avec les chaussures encore chaussées, une anecdote à raconter sur les lèvres, et une humeur radieuse qui balayait immédiatement toute réprimande ou remarque ironique.
Mais surtout, Daniel c’était un bon vivant, un homme qui savait apprécier chaque instant. Il profitait des plaisirs simples, comme une bonne bière partagée après une journée sportive, une histoire drôle qui détend tout le monde ou simplement ces conversations chaleureuses et pleines d’humanité qui font du bien à l’âme.
Présent dans les moments difficiles
Je n’oublierai jamais ce jour où ma mère s’était blessée au genou. Un coup dur pour notre famille, car elle ne pouvait plus m’accompagner sur les pistes comme à l’accoutumée. Qui avait immédiatement proposé de venir skier avec moi, sans même hésiter un instant ? Daniel, évidemment. Il était là, simplement, naturellement, sans en faire trop, mais toujours présent quand on avait besoin de lui.
C’était lui tout entier : discret dans ses attentions, mais d’une générosité immense et spontanée. Nous avions ainsi pu profiter ensemble des pistes de La Tzoumaz, un lieu devenu symbolique de notre complicité et de notre amitié, où tant de beaux souvenirs sont nés et resteront gravés à jamais.
L’impensable annoncé : ce jour où tout a basculé
Et puis, il y a un an environ, la nouvelle est tombée comme un coup de tonnerre, terrible et inattendue : Daniel était malade, atteint d’un cancer de l’œsophage. L’incompréhension a fait place à l’inquiétude, puis à la tristesse profonde devant cette réalité si injuste.
On a tous eu du mal à y croire. Daniel, notre ami plein de vie, l’homme fort, joyeux, qui semblait invincible, affrontait soudain un combat d’une tout autre nature. Ce fut une épreuve douloureuse à accepter pour lui, sa famille, mais aussi pour nous tous, amis et membres du GRSA, tant Daniel faisait partie intégrante de notre groupe, de nos vies.
Le dernier départ vers les pistes éternelles
En novembre dernier, Daniel nous quittait pour rejoindre ce que j’aime imaginer comme le paradis des guides et skieurs aveugles et malvoyants. Un lieu où les descentes sont toujours parfaites, où le vent est toujours favorable et où, certainement, les éclats de rire résonnent éternellement.
Son départ m’a profondément affecté. Daniel était toujours le premier à m’appeler le jour de mon anniversaire. Un rituel rassurant, attendu chaque année avec impatience et bonheur. Un simple appel, un SMS, souvent le premier de la journée, comme un signe qu’il était là, présent, fidèle à lui-même, généreux et attentif jusqu’au bout.
Cette année, pour la première fois, le silence de son absence a été pesant, étrange, presque irréel. Ce fut douloureux de ne pas entendre sa voix joyeuse dès le matin, mais au fond de moi, j’ai entendu son rire résonner, rassurant et chaleureux, comme s’il voulait me dire : « Tout ira bien, je suis là autrement. »
Une vidéo pour te dire combien tu comptes encore, Daniel
Aujourd’hui, à la veille de cette Assemblée Générale importante pour nous tous au GRSA, j’ai eu envie de partager avec vous quelque chose de précieux : une courte vidéo de 42 secondes. C’est peu, bien sûr, mais ces secondes capturent parfaitement ce qu’était notre complicité sur les skis, cette joie simple et pure que Daniel m’a si souvent transmise.
Dans cette petite vidéo, on voit Daniel dans son élément, guidant comme il savait si bien le faire, avec douceur, assurance, et cette bonne humeur inimitable. C’est un instantané de bonheur simple qui lui ressemble tellement, qui résume tout ce qu’il était : un guide exceptionnel, un ami sincère, un homme formidable.
« Cassure, je lâche, droite et libre ! »
Daniel aura guidé jusqu’au bout, jusqu’à ce que son corps ne le permette plus, avec courage, dignité et cette passion intacte qui l’animait depuis toujours. Il aura laissé dans nos cœurs et nos mémoires ces mots si familiers qui rythmaient chacune de nos descentes : « Cassure, je lâche, droite et libre ! »
Ces mots simples et pourtant chargés de sens et d’émotion, résonnent aujourd’hui comme une promesse : celle de continuer à skier, de continuer à vivre pleinement, joyeusement, comme il l’aurait souhaité, comme il nous l’a appris tout au long de sa vie.
Le GRSA, un lien fort et unique
En partageant ces souvenirs aujourd’hui, je pense évidemment à vous tous, membres du GRSA, à celles et ceux qui ont connu Daniel, mais aussi à celles et ceux qui n’ont pas eu cette chance. Car au-delà de l’hommage à Daniel, je réalise combien notre groupe est une véritable famille, unie dans les joies, les victoires, mais aussi dans les moments difficiles comme celui-ci.
Je vous remercie d’être là, de partager ces souvenirs avec moi, en attendant demain, samedi, jour de notre Assemblée Générale. Ce sera l’occasion de nous retrouver, de parler de Daniel, de sourire ensemble en évoquant ses anecdotes, ses retards légendaires, son rire contagieux, et cette énergie inépuisable qu’il savait si bien transmettre autour de lui.
Bon vent, mon ami !
Je terminerai cet hommage en m’adressant directement à toi, Daniel :
Tu nous manques, tu me manques. Ton rire résonnera toujours dans nos montagnes, tes histoires nous accompagneront encore longtemps autour du bar après les journées de ski, et ton souvenir restera profondément vivant, bien ancré dans nos cœurs.
Bon vent, mon ami, et merci infiniment pour tout ce que tu nous as donné.
« Cassure, je lâche, droite et libre ! »
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